30 septembre 2013 à 06:36

LA LIGNE MOGINOT

Notre Président à la une de La Nouvelle République
Jean-Claude Moginot, fidèle à Nouan depuis plus de 40 ans.Jean-Claude Moginot, fidèle à Nouan depuis plus de 40 ans. - (Photo NR)

Avec un président au club depuis quarante ans, l’Entente coule des jours heureux aux fins fonds de la Sologne. Ce qui ne l’empêche pas d’être ambitieux.

Il est incontournable du paysage nouannais et si la silhouette a fini par s'arrondir, le personnage est resté le même. Il y a ceux qui l'aiment, ceux qui l'ignorent, mais tout le monde s'accorde sur un point : plus passionné de sa ville et du foot que Jean-Claude Moginot, tu meurs… « J'ai toujours été heureux ici, confie celui qui vient tout juste de fêter ses 70 ans. Que ce soit, au boulot, en famille, ou sur le rectangle vert, j'ai été comblé. »

" Après la victoire en coupe en 96, on a fait la fête une semaine "

Professionnellement, le bonhomme a vécu les grandes heures de Capri-Codec (matériel électrique), aujourd'hui rebaptisé Cooper-Capri et qui fait vivre 250 foyers dans la commune. Sportivement, après avoir joué à Salbris et chez les Diables rouges de Selles-Saint-Denis dans les années soixante, il a fini par trouver son bonheur à La Ruche où, au milieu de dizaines d'anecdotes, il dégage deux temps forts : « la complicité et l'amitié éternelle avec Dany Vercruysse » lequel est décédé en 2011 ; et la victoire en finale de la coupe de Loir-et-Cher en 1996 contre Villefranche (3-1), dans une équipe où l'avant-centre était son fils, Éric… « Il n'avait pas marqué ce jour-là alors qu'il marquait entre 25 et 30 buts par saisons. » Moginot se souvient des jours qui ont suivi… enfin presque ! « On a fait la fête pendant une semaine entière. On défilait en ville tous les soirs juchés sur des chars ou des tracteurs. »
La parade a conduit toute cette joyeuse bande en PL aux débuts des années 2000 jusqu'à ce qu'un jour Moginot se réveille marié avec le club de Lamotte, à 7 km de là. « Ce sont leurs dirigeants qui sont venus me chercher. Un jour, je disais oui ; le lendemain, c'était plutôt non ! Et puis, j'ai fini par céder. Je ne vous raconte pas les reproches que l'on m'a faits en ville ! »
La première saison, en 2005-2006, est une catastrophe en raison de nombreux départs, mais au fil des retours, l'Entente réintègre la D1 qu'elle fréquente désormais depuis trois saisons. « Dans le passé, on n'était pas un club formateur ; mais construire sur la base du recrutement, ce n'est pas solide. Depuis plusieurs années, on a une belle école de foot. Les jeunes finissent par partir, surtout vers Salbris, mais on les récupère un jour ou l'autre. » Il en a gardé une conviction profonde. « Ça ne sert à rien de retenir un joueur contre son gré : quand il part en bons termes, il revient plus facilement. »
Avec un joli budget de 50.000 € – « trois lotos par saison, deux subventions municipales et les matchs de gala du mois d'août » – et des installations que beaucoup pourraient lui envier, Nouan/Lamotte se verrait bien regoûter aux championnats régionaux dans un avenir pas si lointain. « C'est une ambition qu'on aura un jour ou l'autre, mais pas forcément tout de suite », dit celui qui a confié les rennes de l'équipe à Stéphane Boulanger, 33 ans, « un mec qui a d'excellentes qualités relationnelles auprès des joueurs ainsi qu'une grosse expérience (US Orléans, Salbris) au niveau supérieur ». Pour l'instant, la mayonnaise prend bien : l'équipe est toujours invaincue en championnat (1 victoire ; 2 nuls) et après avoir fait l'impasse sur la Coupe de France – « août, c'est trop tôt pour nous » – continue tranquillement son parcours en coupe du Centre. Au plus grand plaisir de son irremplaçable président.

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